LA ZONE DE JEU

Mar 2 Nov - 9:43

- Bébé ! Non !

Il lance des sorts de boules de feu contre les murs de la maison. Je sens la souffrance du manoir, je sens sa souffrance à lui, sa terreur. Il me fait peur dans cet état, je ne l’avais jamais vu comme ça, même quand il a su que Zatanna était morte. C’est sa terreur qui hurle, on court à notre perte, on ne fait pas le poids, peut-être, mais on ne peut pas le savoir à l’avance, on s’est toujours battu mon ange, et on le fera encore une fois ! Mais il ne m’entend pas, il est fou de douleur me voir mourir a été trop dur, trop intense, il pète les plombs comme moi la première fois.

La table vole, je me bouche les oreilles quand j’entends le vacarme qu’elle fait en tombant. Je l’entends, il hurle sa douleur, il se fout de mourir, il dit qu’il n’est pas important pour ce monde. Je hurle.

- MAIS TU ES VITAL POUR MOI !!! NE DIS PAS QUE TU N’ES PAS IMPORTANT !!!

Mais il est dans la tourmente, j’ignore s’il entend la moindre chose qui sort de ma bouche. Il est tellement dans le choc, qu’il est pris dans une boucle. Découragement généralisé, il se sent dépassé. Les choses qu’il dit sont comme des poignards, j’ignorais qu’il abritait une telle souffrance, j’ai été incapable de lui enlever cela, à quoi je sers moi, qu’est ce que je peux faire pour l’aider, le ramener, le soulager. Je ne vois pas. Il est submergé par toutes les peurs à cause du choc qu’il vient de prendre. Je n’imagine pas mon état si je l’avais vu mourir.

Il me demande de m’enfuir, de partir loin, de le faire pour lui, si je l’aime encore… Il ne supporterait pas de me voir mourir.

Alors que je vais pour lui répondre, il bascule en arrière, les pentagrammes dans ses mains s’effritent en poussière. Je réagis juste à temps avant qu’il ne touche le sol. Je le récupère délicatement dans mes bras.

- John… Constantine, tu n’es qu’un idiot…

Mes larmes coulent le long de mes joues et atterrissent sur son visage défiguré par les traces de larmes, la colère et la peur.

- Bébé… Espèce d’andouille… Je ne peux pas t’abandonner, je t’aime… Tu as peut-être promis de me protéger, mais moi… Je t’ai juré de t’aimer jusqu’à la fin des temps et au-delà…

Je caresse sa joue.

- Je ne peux pas partir… Pas sans toi… Il nous reste… Tellement à accomplir dans ce monde imparfait…

Je le remonte délicatement dans mes bras afin de le garder contre ma poitrine. Je lui dépose un baiser dans les cheveux.

- Tout abandonner et paniquer ne sert à rien… Tu dois te reprendre… L’avenir n’est pas écrit, c’est à nous et à nous seuls d’éviter que cette tragédie n’arrive et nous en avons toutes les armes à notre disposition. Nous devons écrire l’avenir, c’est à tout un chacun de le faire… Les visions sont à moment T, j’en sais quelque chose… Mais c’est un enchainement d’événements qui y amènent… Il suffit de changer l’enchainement et on changera l’avenir bébé…

J’utilise un sort d’eau pour le rafraichir d’une légère brume d’eau. J’enchaine avec un sort de vent, pour nous déposer tous deux sur le lit, moi à genoux, sa tête sur mes jambes. Je caresse affectueusement ses cheveux. Autour de moi la maison se reconstruit dans la douleur.

Mar 2 Nov - 13:26

Je dors, l’image du cauchemar me reste en mémoire, je n’arrive pas à la chasser.
Je me réveille en sursaut, je hurle de douleur, de tristesse et de mort.

- Bébé, tu es là ?

Je la cherche du regard, je suis rafraîchi, dans le lit. Elle m’a soigné. La lumière m’éblouit, j’ai la gorge sèche et je tremble encore.

J’ai vu mon monde s’écroulait, il ne restait plus rien.

Je l’aperçois, elle vieille sur moi, comme à son habitude.

Je ne la regarde pas, j’ai peur, j’ai honte d’avoir pété les plombs.

- J’ai… j’ai merdé, je crois ? Mais tu n’as pas vu ce que j’ai vu, c’était horrible. Je ne sais pas comment on va pouvoir faire face à cet apocalypse.

Je me redresse, je cherche mes cigarette, je les trouve sur la table de chevet, j’en allume une, j’essaie par magie, mais je vois que j’ai épuisé mes réserve, je cherche un briquet.

Rien dans la table de chevet, rien dans mes poches, je sais que je n’ai pas l’habitude d’utiliser du feu naturel, mais ça m’énerve, je jette ma clope par terre.

- Fais chié !

Je me lèvre, rien ne va, j’en ai marre, ma vie est vraiment merdique.

Je grogne, je refuse de parler à Zal, je ne veux pas lui parler, je veux qu’elle parte, elle va mourir et je ne peux rien faire !

Je me dirige d’un pas hésitant vers la porte de la pièce, je tombe, je me relève, je refuse son aide, elle ne doit pas avoir pitié de moi, je dois devenir fort, peu importe comment.

Je semble mes jambes tremblante, non pas par faiblesse mais de peur.

- Merde ! Je suis pas un putain de super héros, je suis un détective du paranormal, un envoûtement, combattre un démon, je m’en tape, amis l’apocalypse, je suis pas de taille, j’ai pas les pouvoirs de Kal, pas la volonté de Terry et Bruce ni ton courage, je la regarde.

Mar 2 Nov - 13:59

Il se réveille enfin. Il me cherche, je le regarde en souriant. Quand nos regards se croisent, il baisse les yeux. Il a honte, il est mal, il a peur, il sait qu’il a pété les plombs et maintenant il évite mon regard.

Il me demande s’il a merdé, il craint l’avenir... Je reviens vers lui.

- Non bébé… Tu n’as pas merdé, c’est juste trop pour toi… Cette vision…

Je n’ai même pas le temps de lui allumer sa clope qu’il est déjà en train de se remettre en colère. Il se lève toujours furieux, je fais un pas en arrière en le regardant avec des yeux tristes. Il m’évite, je sais que ce n’est pas contre moi, mais contre lui-même, contre le monde, mais ça me fait mal quand même. Il tombe il se relève, il me grogne dessus pour que je ne l’aide pas. Je commence à en avoir assez de son comportement à la con.

Il ne semble pas parvenir à se redresser, et j’avais vu juste, le voilà qui peste contre lui-même. Sa tirade finie, il me regarde enfin dans les yeux… Je m’écroule près de lui et je prends son visage dans mes mains et je l’embrasse.

- Bébé… Je t’aime… Tu es un idiot, mais je t’aime… Crois-tu que je sois si forte que ça ? Non… C’est toi qui me donnes ma force, mon courage, ma détermination… C’est toi et personne d’autres… Tu te sous-estimes mon ange… Cette vision t’a liquéfié le cerveau ou quoi ?

Je caresse tendrement ses cheveux.

- Tu as combattu des ennemis bien pire, tu es mort plus d’une fois… Tu as déjà affronté plusieurs fins du monde et tu oses me dire que tu n’y arriveras pas cette fois encore ?

Je marque une pause et je lui sors une nouvelle clope que j’allume et que je lui mets au bec.

- John Constantine, aurais-tu oublié qui tu es ? Tu es le prince de la magie noire et le maître de l’occulte. Tu n’es pas qu’un simple enquêteur Namour… Tu as plus de connaissances et de magie noire que n’importe qui sur cette Terre. Tu as un fort potentiel et tu es capable du pire comme du meilleur… Si tu étais si faible que ça, je n’aurai pas un tel niveau en magie aujourd’hui… Vu que… Tu m’as tout appris… Tu as toujours fait en sorte que je devienne plus forte que toi, parce que tu m’as amené à vaincre mes peurs et toujours aller au-delà des limites… n’est-ce pas ce que tu fais presque toujours quand un ennemi puissant se dresse sur ta route ? Quitte à en perdre des plumes au passage et que je doive jouer les infirmières personnelles ? Hein ?

Mes mains restent alors sur ses joues.

- Lis bien sur mes lèvres, Je-Ne-Partirai-Pas ! Car ma vie est ici, avec toi… Ce grand danger, quel qu’il soit, nous l’affronterons tous ensembles et nous vaincrons, comme vous l’avez toujours fait ! Tu passes ton temps à te discréditer, à te sous-estimer… Mais je sais de quoi tu es capable bébé, je t’ai vu à l’œuvre, plusieurs fois ! Ton passé te hante autant que tes peurs, mais fourre toi bien ça dans le crâne que tu n’as plus à tout porter seul… Tu es bien plus fort et bien plus puissant aujourd’hui que tu ne l’as jamais été… même si actuellement, le mana n’est plus disponible.

Sa clope terminée je l’embrasse passionnément et je l’enlace fort contre moi.

- Je suis là… Près de toi… Je t’aime… Nous sommes ensemble… N’aies plus peur, nous avons encore l’occasion de changer le destin…

Je le garde bien contre moi dans mes bras. J’utilise un sort d’hypnose, il est tellement épuisé qu’il ne le combattra pas, pire il y a de fortes chances pour qu’il s’endorme sans s’en rendre compte que je l’aide un peu.

- Dors mon amour… Tu es épuisé émotionnellement et physiquement… A ton réveil, tu auras repris tes esprits et tes forces… Et bien entendu, je serai là…

Je sens son corps progressivement se relâcher… Je finis par l’entendre ronfler. Je souris en gloussant… Je m’allonge tout doucement à même le sol, mon bras replié sous ma tête, et par la magie je l’allonge à nouveau, sa tête sur mon ventre et une de mes ailes repliées sur lui. Cette fois pas de cauchemars au programme.

Mer 3 Nov - 9:04

Je sens qu’elle me lance un sort d’hypnose, je sens mon corps défaillir, je sens la fatigue cumulée depuis plusieurs semaines tomber. Je tombe de sommeil, et je dors, je n’en peux plus.

Le temps passe, je sens mon corps reprendre des forces, quand je me réveille, ma beauté est à mes côtés, elle est épuisée, j’ai vraiment peur de la perdre, mais elle ne fuira pas le combat, donc à moi de me préparer à ce qui nous attend.
J’essais de me lever, mais mon corps est meurtri. Je réfléchis, je ne peux pas rester à me reposer ainsi, j’analyse mon corps, j’ai retrouvé toute ma magie, je lance un sort de guérison sur moi et ensuite sur Zal.

J’arrive à me lever sans faire de bruit. Je sors de la pièce, je me dirige vers une salle d’entrainement, je n’ai pas l’habitude d’y aller, mais j’ai pu voir que je ne fais pas le poids contre un type normal, alors pour affronter une apocalypse je suis qu’un minable.

Je commence par taper soulever de la fonte, je mets 60 Kg, je n’arrive pas à les lever, je baisse de 10 kg, rien, 40 là j’y arrive, j’ai vraiment besoin d’entrainement. Je les soulève plusieurs fois, je tiens le coup, mais je transpire beaucoup. J’enchaine avec un sac de frappe, je repense à la scène, là mon corps tremble mais de colère, je frappe de toute mes forces et je hurle, je suis vraiment nul sans pouvoir, chaque coup me fait mal. Je continue pourtant, je sens la peau de mes mains saignées à force, je n’arrive pas à m’arrêter, je dois devenir plus fort pour elle. Je la protégerais, je le jure sur mon honneur, sur tout ce que j’ai et pour Zatana.

Je monte sur le rings je fais apparaitre des diablotins que j’affronte.

Mer 3 Nov - 9:28

Quand je me réveille, j’ai froid, je suis prise d’une peur lancinante et sourde. Il n’est pas près de moi. Vu que je ne voulais pas partir, serait-il parti lui ? Me laissant seule ? Non je ne peux pas y croire. Il n’aurait jamais fait ça. Je remarque alors qu’il m’a soigné. Je souris, non, il est toujours dans le manoir. Je vais prendre une douche rapide et mettre d’autres vêtements, plus propres. Je me coiffe et je me maquille légèrement, j’ai envie de lui plaire, j’ai envie d’avoir un peu de temps pour nous, tous les deux. Je veux qu’il oublie quelques instants ses craintes, je veux retrouver le flambeur que je connais, que j’aime.

Je le cherche pendant de longues minutes, j’entends des gémissements, des cris, comme si on se battait. Oh non ! Pas encore ! Je rentre dans une vaste pièce et je vois John Torse-poil affronter des diablotins, mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Ses mains sont en sang et il a plusieurs marques de griffures sur le torse et sur les bras.

- IRU ! Bannissement !

Les diablotins se dissipent et je monte sur le ring avec une bande.

- Oh bah alors mon ange… Si tu voulais t’entrainer, fallait me demander… Terry m’a entrainé pendant des semaines, alors je peux très bien le faire pour toi…

J’utilise d’abord un sort de froid pour arrêter le saignement et calmer la douleur, avant de m’appliquer à faire les bandages.

- Je sais pourquoi tu fais ça… Tu veux me protéger. Tu te dis que ta magie ne suffira pas face à un ennemi au corps-à-corps alors tu décides de faire cavalier seul.

Je ne peux pas m’empêcher de pouffer.

- C’est bizarre mon loup, mais il m’avait semblé que tu savais très bien te battre au close-combat… Ou c’est uniquement quand tu es bourré jusqu’à pu soif que tu deviens un pro du combat rapproché ?

Mes mouvements sont efficaces et pourtant j’y vais tout en douceur pour éviter de lui faire mal un peu plus. Je souris tendrement tout en m’appliquant. Je finis les deux mains que j’embrasse tendrement.

- Bébé… Arrête de sous-estimer… Tu as le niveau, mais tu peux toujours t’améliorer… Tu ne crois plus en toi… Moi je crois en toi, et je t’aime…

Je caresse sa joue puis son torse.

- Où il est mon flambeur vantard, fumeur blindé de scotch, qui n’avait peur de rien et qui bravait le danger comme personne ? Il est où l’homme que j’aime qui adorait me faire enrager parce qu’il prenait trop de risques pour me protéger ou m’impressionner ? Ou juste parce que la situation le gonflait et qu’il voulait vite en finir ?

Je pose mes deux mains sur ses joues. Je l’embrasse d’abord des petits baisers furtifs, puis un long baiser tendre et passionné.

- Je veux retrouver cet homme-là… Et je sais qu’il est devant moi… n’aies plus peur bébé… je t’aime…

Je reprends mon baiser un peu plus passionné.

Mer 3 Nov - 20:55

Quand elle arrive et fais disparaitre mes partenaires, je suis surpris, je sursaute.

- Comment je vais m’entrainer sans eux ?

Je lui souris, elle me propose de les replacer, je n’ai pas le temps de dire oui, qu’elle monte sur le ring. Elle me soigne et se met en position de combat. Nous commençons à nous affronter, nos échanges de coups ont les allures d’une danse, elle est gracieuse, et belle. Je l’admire tout du long.

Une fois terminé, elle me fait la leçon, je ne mouche pas mot et elle m’embrasse.

Quand nous avons terminé, je la sers fort contre moi, je repense à mes visions, je cherche à les comprendre, mais devant sa beauté, devant son innocence, je n’ai qu’une pense :
*Je te protégerai. *

Je la sers fort contre moi, une simple pensé suis alors, je dois lui parler.

- Bébé, je t’aime, jamais je ne te laisserais mourir.

Ven 5 Nov - 19:53

Après l’avoir soigné, on enchaîne des mouvements, on ne porte pas les coups à pleine puissance, mais on jauge les capacités de l’un et de l’autre. Ce n’est pas un affrontement, c’est une danse, sensuelle, comme une parade amoureuse. Rien à voir avec les entrainements conventionnels. Je soigne ses blessures, refait les bandages et nous nous embrassons, d’abord doucement, puis les choses s’enchainent.

Il me dit qu’il m’aime, et il resserre ses bras autour de mon corps frissonnant et tremblant. Je souris et je caresse son torse avant de déposer un baiser dessus. Je dois lui rendre… Avant de glisser dans le sommeil.

- Je t’aime tellement… Toi et moi, pour toujours… Et à jamais…

Je finis par m’endormir et je sens qu’il s’endort peu après.

FIN

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